Gwladys Mampouya

Gwladys Mampouya

en charge du programme Green IT et RSE, Crédit Agricole
Impact report 2022/2023

Pourquoi et comment le Green IT peut-il aider à diminuer notre empreinte environnementale globale ?

Tout d’abord, la pollution générée par le numérique était jusqu’à présent passée sous les radars des sujets RSE.  Son immatérialité à tendance à faire oublier son impact (d’ores et déjà 3 à 4% des émissions de CO2 en France, 6,7% d’ici 2040). Dans un monde où le numérique prend une part de plus en plus importante, celui-ci est considéré comme le pharmakon, à savoir le poison et sa solution. La combinaison green IT & l’IT for Green permettront de réduire notre empreinte IT propre et contribuer à la réduction de l’empreinte plus globalement. C’est un jeu collectif des entreprises et de la société car les enjeux du numérique responsable sont variés : économiques, énergétiques, matériels, sociaux (consommation électrique des appareils, transmission de données impactant le stockage, mais également la question des déchets des matériels informatiques en fin de vie). Ces déchets sont dangereux pour l’homme et l’environnement, particulièrement lors de la phase de recyclage des produits, les risques sanitaires et pour la biodiversité sont réels.

Quels critères vous permettent de juger de l’impact positif d’une nouvelle technologie ?

On peut juger l’impact positif d’une technologie de différentes manières. Jamais dans l’histoire du monde une technologie ne s’est propagée aussi vite que les technologies du numérique. Le Numérique peut favoriser ou accélérer, au travers de la connectivité, l’inclusion financière, l’accès aux services commerciaux et publiques, concourir à sauver des vies, diagnostiquer des maladies grâce à l’intelligence artificielle par exemple. En conclusion, nous devons prendre en compte des critères à la fois opérationnels, techniques, sociétaux… pour juger in fine de son impact positif.

Qu’est-ce qu’une entreprise responsable selon vous ?

Le défi environnemental n’a jamais été aussi évident qu’aujourd’hui. Il est devenu une priorité pour grand nombre d’entreprises reflété au travers de leurs stratégies RSE. Une entreprise responsable est une organisation prenant en compte la notion de « Triple Bottom Line » ou les 3 Piliers « People, Planet, Prosperity » afin de générer un impact positif sur la société. Une entreprise responsable doit prendre en compte les besoins des parties prenantes à la fois interne et externe pour créer de la valeur. Elle doit aussi s’appuyer sur l’intelligence collective : « Seul on va plus vite, ensemble on va plus loin ».​​​​​​​

Comment agir individuellement dans une entreprise pour transmettre les valeurs de la RSE ?

Sur les sujets environnementaux, on n’est généralement jamais totalement seul. C’est un des rares sujets où les « frontières » internes/externes s’effacent. L’entreprise dispose d’une force incroyable pour porter les valeurs de la RSE : ses collaborateurs engagés ! L’idée est de trouver et de s’appuyer sur ce réseau de salariés et de managers, de mener des actions pour faire évoluer les projets, les pratiques et renforcer la mobilisation autour de ces enjeux écologiques et sociaux. C’est ce qui se passe au sein du Groupe Crédit Agricole dans le cadre du Programme Green IT. Nous avons créé une communauté Green qui permet d’échanger, d’identifier les différents projets au sein des entités, et de contribuer à l’écosystème Green IT en participant à des chantiers de place. Il y a une dynamique formidable car cela fait écho à des préoccupations profondes de la plupart de nos collaborateurs. ​​​​​​​

Quels principaux critères de choix RSE recherchez-vous chez vos fournisseurs et partenaires ?

Nous devons modifier les règles du jeu historiques avec nos fournisseurs. 46% des technologies nécessaires à la neutralité carbone d’ici à 2050 ne sont pas encore disponibles ou sont en développement.

Au-delà des critères traditionnels, les achats ont rapidement mis en place une politique d’Achats Responsables, et les critères RSE ont trouvé leurs places au sein des appels d’offres pour réaliser un "achat responsable" mais aussi prévenir les risques. Nous sommes passés d’un poids des critères RSE de 8% à 15% au sein du Groupe. L’impératif de décarbonation ainsi que les risques de pénuries de certaines matières ou métaux doit nous amener à aller plus loin et imaginer d’autres axes de collaboration avec nos fournisseurs (écodéveloppement, consortium). En parallèle, nous rechercherons des fournisseurs ayant des solutions/produits plus vertueux permettant la réduction de notre empreinte propre, par exemple sur l’achat de nos matériels informatiques (ordinateurs portables, serveurs). Une situation qui va complexifier les relations client-fournisseurs.

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